Un peu d'Histoire...
Qui sont-elles? Que font-elles?
A Jérusalem, nous sommes attendues par une communauté des soeurs de St vincent de Paul. Qui sont-elles, que font-elles? Voilà quelques éléments de réponse...
Les Filles de la Charité, souvent appelées « Sœurs de Saint Vincent de Paul » ou plus rarement « Confrérie de la
Charité » , sont une société de vie apostolique.
Instituées en 1633 par saint Vincent de Paul, et dont la formation fut confiée à Louise de Marillac, elles se consacrent au service des
malades et au service corporel et spirituel des pauvres. La première soeur fut une vachère Marguerite Naseau qui se consacrait depuis sa jeunesse à l'alphabétisation des petites
filles.
Elles constituèrent la première congrégation féminine à obtenir d'échapper à la règle de la clôture. Pour leurs fondateurs, Vincent de Paul
et Louise de Marillac, leur monastère devait être les cellules des malades, leur cloître les rues de la ville ou les salles des hôpitaux.
Cette société de vie apostolique est aujourd'hui présente partout dans le monde et compte 19 937 membres dans 94 pays au 31 décembre 2007.
De nombreuses Filles de la Charité vivent selon ce précepte sous des formes diverses, accompagnant des femmes, enfants, jeunes, migrants, personnes malades, handicapées, âgées, sans abri,
dépendantes… Outre les services de santé, la formation de la jeunesse fait partie intégrante de leur mission.
Biographie de St Vincent de Paul:
Vincent est né à Pouy, près de Dax, au printemps 1581, dans une famille de notables ruraux. La situation
matérielle était précaire, car la région se relevait lentement des ravages des bandes protestantes de Jeanne d’Albret, mère de Henri IV. Seule Dax avait pu résister derrière ses remparts. Vincent
ne fera jamais allusion à ces événements et prônera toujours le dialogue humble avec les protestants. Son père était d’une famille de notables ruraux et sa mère fille du possesseur d’une petite
seigneurie rurale; la campagne se relevait lentement des destructions.
Un oncle paternel, chanoine, était prieur d’un hospice voisin pour les voyageurs et pèlerins pauvres, les
oncles maternels étaient magistrats et le grand-père tenait une terre noble. Ses parents cultivaient un modeste domaine, et Vincent n’évoquera que cet aspect de "paysan". Pauvres? oui, face à la
bourgeoisie des grandes villes; mais ils étaient propriétaires, et habitués aux relations avec les divers milieux sociaux.
Ce terreau familial lui éveillait l’esprit et l’accoutumait à fréquenter aisément tous les milieux. On
avait la foi simple en la Providence de Dieu, on lui gardait confiance malgré les calamités.
Son père le fit étudier pour qu’il puisse recevoir un bénéfice ecclésiastique, à l’exemple de l’oncle, et
c’est son protecteur, avocat au Présidial de Dax qui lui inspira l’idée de la prêtrise. Il déclarera plus tard qu’il n’avait pas alors conscience de la grandeur de ce ministère et de ses
responsabilités. Après le collège à Dax, organisé sur quatre ans, ce fut l’Université, probablement d’abord à Saragosse, en fin 1596, puis à Toulouse, à partir de fin 1597.
Apparemment pressé de recevoir les Ordres, il est ordonné sous-diacre
puis diacre en 1598 .
Vincent va recevoir la prêtrise lors de l’ordination générale de Périgueux, durant les
Quatre-Temps de septembre 1600, à Château-l’Évêque, car l’évêché et la cathédrale Saint-Étienne (ce n’était pas Saint-Front, alors) avaient été détruits par les
protestants.
Il termine ses études à Toulouse en 1604 avec le Baccalauréat en théologie et la Licence d’enseigner le
2e Livre des Sentences de Pierre Lombard, sur la création, le péché, la liberté et la grâce, ce qu’il a probablement fait jusqu’en mai ou juin 1605.
Il gardera la sûreté théologique et les dons d’enseignant. Lors de la querelle janséniste, il composera
un très court mais magistral traité sur la Grâce.
Pris par des corsaires barbaresques et vendu au service de quatre maîtres différents, un pécheur, un alchimiste, le neveu de celui-ci, et finalement un chrétien renégat,
de Nice, fermier dans les collines aux environs de Tunis, il a pu s’échapper avec lui par mer jusqu’en Avignon.
Après un an à Rome, il arrive en fin 1608, mais à Paris,
probablement pour une mission passagère. Il
s’agissait d’une abbaye ruinée, près de La Rochelle, qui ne lui attire que des procès, mais qui lui donnera l’occasion de se faire un bon ami prêtre et de bien connaître la pastorale des
protestants - qui n’appliquaient pas l’Édit de Nantes dans les places qui leur étaient accordées. Il reste donc à Paris.
Ces années d’épreuves et d’échecs l’ont fait réfléchir, et il fréquente le milieu pieux de Bérulle,
lisant Thérèse d’Avila, dont il avait déjà la première édition en espagnol, Ignace de Loyola, Louis de Grenade, François d’Assise, Scupoli, François de Sales, etc… Cela ne l’empêche pas de
chercher encore des revenus.
Il fait des séjours à l’Oratoire, fondé par Bérulle le 11 nov. 1611. La spiritualité est centrée sur
Jésus-Christ, Fils de Dieu incarné. On y tient conférence spirituelle chaque semaine, spécialement aux fêtes de l’année liturgique; l’Eucharistie est vénérée, la Vierge Marie a sa place
Bérulle insiste sur la mission de l’Église, mentionnant les plus pauvres. Premier disciple de Bérulle avec Bourgoing, Vincent gardera jusqu’à sa mort la pratique des conférences et les grands
axes de l’esprit bérullien : savoir se nourrir de courants spirituels divers en centrant tout sur l’humanité de Jésus, Fils éternel de Dieu, parfait adorateur de son Père, envoyé par lui
s’incarner avec nous, nous imprégner de ses états et de son Esprit et nous envoyer poursuivre sa mission.
En 1612 Vincent prend possession de la cure de Clichy. Il y trouve un modeste revenu, la gestion d’une
paroisse, avec des redevances seigneuriales à payer et d’autres à recevoir, qui permettent des travaux à l’église, mais surtout les joies d’un pasteur zélé, avec un bon
peuple.
Il lui restera fidèle, même après son entrée chez les Gondi, fin
1613, au titre de précepteur des enfants. Leur jeune âge lui laisse du temps pour étudier, méditer et prêcher aux paysans des nombreux villages des Gondi, qu’il invite à la confession
générale, selon une pratique déjà existante.
Les rares sermons qui nous restent sont de cette époque, et déjà centrés sur la Trinité,
l’Incarnation, l’Eucharistie, dans une attitude d’adoration. Il tient spécialement au catéchisme, invoquant l’exemple des protestants aussi bien que celui des saints, et il a le sens de
l’Église et de l’évêque.
Pendant ce temps, Mgr De Marquemont, archevêque de Lyon voulait faire de Châtillon-sur-Chalaronne un
centre de missions, car la région avait souffert de la conquête de cette partie de la Savoie en 1599 par Henri IV; cette petite ville, s’étant rendue aux français, avait été peu ruinée, avait
bien pansé ses plaies et la paroisse était vivante, animée par les prédications du Père Bourgoing, oratorien, en 1616. L’archevêque demande à Bérulle d’y fonder une communauté de l’Oratoire.
Comme c’est à Lyon qu’elle s’installe, en janvier 1617, il semble que ce soit pour satisfaire l’archevêque que Bérulle ait demandé à Vincent d’aller à Châtillon. Celui-ci, sans doute heureux
d’échapper aux obligations envers les Gondi, acquiesce aussitôt et en prend possession le 1er août 1617. Les six prêtres, membres d’une "Société", sorte de Chapitre de chanoines, sont valables,
Vincent peut travailler en équipe.
Il crée les "dames de la charités" et les "filles de la charités"
Un dimanche avant la messe, on lui demande d’inviter les bonnes
volontés à secourir une famille malade et pauvre. Les dames répondent au-delà des espérances. Il n’y avait plus qu’à leur proposer d’organiser leur action pour qu’elle soit durable. Après un
règlement provisoire, trois mois de réflexion ensemble aboutirent à une véritable règle de vie spirituelle autant que caritative, l’union à Dieu animant l’amour du prochain, pour un service
spirituel et corporel, «avec charité, humilité et simplicité».
Ces «dames de la Charité», nourries de la lecture
spirituelle, savaient évangéliser les malades et accompagner les mourants autant que soigner leurs corps douloureux, tout en gérant rigoureusement les fonds. Leur association existe encore,
avec un nouveau nom en France : «Équipes Saint Vincent». Elles sont unies en Association Internationale de la Charité.
A partir de 1630, de bonnes villageoises se proposent pour servir les pauvres sous la direction des Dames; la plus connue est
Marguerite Naseau, morte de la contagion d’une pestiférée au printemps de 1633.. Louise de Marillac accepte de s’en occuper, et finalement les regroupe, le 29 nov. 1633, fondant ainsi avec
Vincent les Filles de la Charité. Elles auront le même esprit que les Dames : «honorer Notre-Seigneur Jésus-Christ et sa sainte Mère
par le service spirituel et corporel des pauvres malades» , en les instruisant des choses nécessaires au salut, avec charité, humilité,
simplicité.
À peine ces filles se sont-elles rodées dans les paroisses de Paris qu’on les appelle un peu
partout.
À Paris, c’est la détresse des Enfants-Trouvés, dont ses filles deviennent les mères, à partir de
1638, soutenues par la générosité des
Dames
Il crée aussi la congrégation des missions : les
Lazaristes:
Les Gondi parviennent à faire revenir M. Vincent pour Noël 1617. À Châtillon, le vicaire prend le
relais de la Charité et sera nommé curé . Mme de Gondi libère Vincent du préceptorat : avec des prêtres bénévoles, il missionne dans les villages de la famille, en Île-de-France,
Champagne et Picardie, instituant partout des Confréries de Charité dont Mme de Gondi est la cheville ouvrière.
Il rencontre d’autres personnes, dont la veuve Louise de Marillac, qui peu à peu s’engage avec les
Charités.
Frappé par Matthieu 25, 40, «ce que vous avez fait au plus petit des miens, c’est à Moi que vous
l’avez fait», Vincent croit que Jésus est réellement dans tout pauvre.
Quand aux missions, trois compagnons ont l’air décidé. Cette Congrégation de la Mission veut évangéliser les pauvres à la
suite de Jésus, qui a déclaré sa mission en Luc 4, 18. Elle va rapidement s’accroître et
rayonner.
Dans l’intervalle, l’ancienne léproserie de Saint-Lazare, au nord de Paris, seigneurie avec haute, moyenne et basse justice, avait été
affectée, non sans obstacles, aux missionnaires, d’où le nom populaire de lazaristes.
Reclus durant les derniers mois par les plaies de ses jambes, il
continue de gérer ses familles, grâce à ses fidèles frères secrétaires… Un confrère note soigneusement le journal de ses dernières semaines.
À partir du 18 septembre 1660, il eut de longs moments d’assoupissement; on le porta encore à la
messe le dimanche 26 septembre, et après quelques alertes dans la nuit, le 27, vers 4 h et demie du matin, «il mourut dans sa chaise, tout habillé, proche le
feu».
Le 13 Août 1729, il est béatifié par Benoît XIII.
Le 16 Juin 1737 il est canonisé par Clément XII.
Et le 12 Mai 1885 il est déclaré patron de tous les travaux de charité par Léon
XIII.